Aux cris de "Liberté, liberté !", des dizaines de milliers de personnes manifestent dans les rues de France samedi après-midi, contre l'extension du pass sanitaire et la vaccination obligatoire

pour certaines professions, ont constaté des journalistes de l'AFP. Plusieurs milliers de personnes, réparties en au moins trois rassemblements, ont commencé à manifester en début d'après-midi à Paris. Essentiellement constitué de "gilets jaunes", un premier cortège s'est élancé peu après 14H00 de la Place de la Bastille, à destination de la Porte de Champerret (XVIIe). En chemin, des incidents sporadiques ont opposé policiers à moto et manifestants, selon des journalistes de l'AFP.

Sur la place du Trocadéro (XVIe arr.), plusieurs milliers de personnes, rarement masquées, sont réunies à l'appel de Florian Philippot. "Vous êtes des milliers", a lancé le Président des patriotes et ex-n.2 du RN, entre deux "Marseillaise". "Liberté, liberté", ont scandé les manifestants, venus de Paris et de province, regroupés autour d'une estrade, entourée de dizaines de drapeaux bleu-blanc-rouge. "Liberté, je ne suis pas ton cobaye", résume un slogan porté sur une pancarte. Enfin, un 3e cortège, composé de quelques centaines de personnes a quitté les abords du Conseil d'Etat (Ier arr.), à destination de la place des Invalides.

Ces manifestations interviennent alors qu'une très large majorité de français (76%) approuve la décision du président Emmanuel Macron de rendre obligatoire la vaccination pour les personnels soignants et d'autres professions, avec sanctions à la clef, selon un sondage Elabe pour BFMTV le 13 juillet. L'extension du pass sanitaire (vaccination complète ou test négatif récent) recueille aussi une majorité d'approbations. Le pass sanitaire, "nous nous en serions bien passé si le contexte était différent", a dit le ministre de la Santé Olivier Véran, face à des lecteurs du Parisien. "On y mettra fin à la minute où nous le pourrons", a-t-il promis.

En dehors de Paris, des rassemblements ont lieu dans plus d'une centaine de villes en France. A Marseille, des milliers de personnes, toutes générations confondues, ont ainsi défilé dans une ambiance bon enfant aux cris de "Liberté, Liberté" ou "Macron, ton pass, on n'en veut pas", a constaté l'AFP. "Je ne ferai pas l’injection", explique aussi Sandra, une infirmière de 49 ans qui refuse de donner son nom. "Notre pays devient totalitaire", juge pour sa part Jean-Claude Dib, 71 ans, chauffeur routier à la retraite qui se dit "prêt à rendre coup pour coup" Au moins une dizaine de rassemblements ont lieu en Auvergne-Rhône-Alpes. Des manifestations sont en cours notamment à Valence où ils sont plusieurs milliers, à Lyon, à Auxerre où plusieurs centaines de personnes défilent, à Bourg-en-Bresse, à Grenoble.

Dans la région Grand Est, quelque 4.000 personnes manifestent, selon la police. Quelques "blouses blanches" dans le cortège, parmi elles Elodie, aide-soignante de 34 ans, dénonce "le chantage sur les soignants envoyés en première ligne" et qu'on "menace" maintenant de "ne plus payer" et de "virer". D’autres appels à manifester ont été lancés, entre autres, à Lille, Belfort, Nantes, Montpellier, Bordeaux ou Besançon. - Accélération de la vaccination - Regroupée autour des mots-dièses #manif24juillet, #PassDeLaHonte ou #liberté sur les réseaux sociaux, l'opposition aux mesures gouvernementales pour lutter contre le Covid-19 fédère des manifestants anti-masques, anti-vaccins ou anti-confinement aux revendications protéiformes.

Samedi dernier, plus de 110.000 personnes avaient manifesté dans toute la France contre la vaccination, la "dictature" ou le pass sanitaire, dont 18.000 à Paris réparties en plusieurs cortèges et 96.000 dans le reste du pays, selon le ministère de l'Intérieur. AFP, photo: ERIC SALARD, Wikimedia commons.